L'école de yoga

Pas à pas

Au fil de mon parcours

Un souvenir enfoui dans la mémoire du corps remonte alors que je déambule dans une allée de cet ashram à Lonavla, en Inde, où je passe presque trois mois, en formation diplômante pour transmettre le yoga aux adultes. Kaivalyadhama Institute devient le témoin d’une étape de cette libération en rendant l’inconscient conscient.

Enfant, suite à la demande de l’institutrice de m’aider à canaliser mon énergie abondante   insuffisamment employée par les divers apprentissages scolaires, je me retrouve inscrite à une année d’éveil corporel. Les arbres, les plantes, les animaux, les univers aériens, terrestres, aquatiques s’ouvrent à ma sensibilité.
Une boucle se boucle, limpide évidence d’où naît un sentiment de légèreté profondément enracinée, le yoga c’est pour moi, un accord intime, puissant.

L'école de yoga Sandrine Beaune

A l’éveil corporel succèdent la discipline de la gymnastique sportive et les compétitions, l’apprentissage du kayak en rivière, et surtout, la lenteur des voyages en marchant, le strict nécessaire sur le dos. La contemplation des paysages extérieurs et intérieurs, un lien invisible tisse les différentes couches de la peau du monde dont je suis un élément, à l’écoute d’une infime vibration venue du fin fond de l’univers, en contact intime avec cette saveur dont l’amour rend l’oubli impossible. Poreuse, totalement poreuse.

Le parcours scolaire me conduit à l’obtention d’une Maîtrise de chimie de l’environnement à Créteil en 1994. Percer le mystère des nuages, des orages en montagne, de la rosée vespérale, de l’origine du monde et de la transformation de la matière en cuisine… Ce goût pour la démarche scientifique nourrit une curiosité, une précision, un questionnement, un émerveillement, bien vivants en moi ; tout cela me structure aujourd’hui.

Devenue mère, je découvre la danse contemporaine, accompagnée du Taï Chi Chuan pour libérer le mouvement en remontant à la source. La découverte fortuite de cette énergie aussi subtile que puissante, par la justesse du positionnement du corps ; cet instant précis est, encore aujourd’hui, vif à ma mémoire.  Je prends conscience de ce que le corps est capable d’expliquer au cerveau, vers un équilibre corps-tête-cœur. L’évolution de ma vie de famille m’oblige à interrompre ces deux activités. Plus tard, une affiche annonce l’ouverture de cours de yoga, ici, à Saint-Germain-de-Calberte où nous résidons. En mon for intérieur, n’ayant jamais été attirée par cette disipline auparavant, je me résouds à m’y inscrire, pour m’aérer, en pensant que cette “gymnastique pour grand-mère” ne pourrait pas me faire de mal… Et voilà le travail ! J’y suis encore, c’est devenu le sens de ma vie.

Loin des tendances à la mode, en aucune façon attirée par une pratique de performance, mon attention se porte sur l’intersection, la rencontre, là où conduisent mon bain culturel, du simple fait de ma naissance, la pratique du Hatha yoga et de l’Adhyâtma yoga, le yoga vers le Soi, dans le flux de la vie, en un accord intime, profond, avec le cours des choses.

Je cite ici plusieurs extraits de l’ouvrage d’Emmanuel Desjardins, Vivre, la guérison spirituelle selon Swâmi Prajnânpad, Editions Le Relié.

page 96 : “Le chemin ici est celui de la Connaissance suprême (Prajnâna), le chemin du yoga concernant le Soi (Adhyâtma yoga) ou encore le chemin qui vous conduit à être établi en vous-même !”

page 97 : “Pour Swâmi Prajnânpad, enseigner, c’est répondre à la demande, c’est s’adapter à l’autre.”

page 98 : “Les valeurs suprêmes de son enseignement sont l’amour de l’autre, la communion, la liberté, l’absence d’égocentrisme.”

page 119 : “Alors que  Swâmi Prajnânpad menait lui-même une vie de renoncement, à l’écart du monde, l’intuition fondamentale qui sous-tend son enseignement pourrait se définir ainsi : l’affirmation absolue de la vie comme manifestation d’énergie qui exige une participation lucide, audacieuse et joyeuse.
“Qu’est-ce que Swâmiji ? Swâmiji n’est rien d’autre que le fait de vivre complètement, parfaitement. Être à l’ashram, être avec Swâmiji, cela signifie apprendre à vivre, c’est tout.” 

Pour approfondir l’enseignement de Swâmi Prajnânpad et d’Arnaud Desjardins : Hauteville, l’ashram d’Arnaud Desjardins en France (amis-hauteville.fr)

Emmanuel Desjardins propose à présent des vidéos, des podcasts et des articles sur son site : https://www.prendresoindumonde.fr/

Danse de l’intime, fluidité du dialogue intérieur, une discipline organique, profondément vivante, de la chimie à l’alchimie, où le corps, le cœur, sont le creuset de la transformation à l’œuvre, dans chaque cellule, invisible pour qui n’y prête attention. Émetteur, récepteur, selon la situation qui se présente, une arborescence de la sensibilité au service de l’équilibre corps-tête-cœur, de l’apprentissage du bon usage de soi-même.

La légèreté funambule
invisible fil de soi
coule
au cœur de l’en deçà